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XI


Chaque pas vers le centre de la Bretagne leur semblait un pas de plus vers la nature. Les intervalles croissaient entre les villages. Les rencontres étaient rares. Ils s’imaginaient approcher d’un point fixe où cette nature les attendait, sous une forme aimable et dans un cadre spécial de beauté et de solitude.

Ils admirèrent sa diversité miraculeuse. Sans cesse elle se modifie. D’inexplicables causes changent sa mobile expression et ses rapports avec nous sont illimités. Mais elle s’abandonne surtout aux heures de crépuscule. Le fond des vallées est alors comme un lit voluptueux et mélancolique où elle accueille ceux qui l’aiment, leur chu-