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ARMELLE ET CLAUDE

Oui, c’était bien cela. Communion de petite fille, prière des grands, extase de tous, quel que soit le nom du Dieu avec qui l’on communie, c’est l’éternel retour de notre âme vers l’âme extérieure. Et le mélange en est si délicieux et s’accomplit dans un air si suave que toutes les plaies se ferment et que s’évanouissent toutes les poussières.

De la lune tombaient des bénédictions. Armelle balbutia :

— Oh ! Claude, tout ce qui est autour de moi m’envahit… Pourquoi, au lieu d’être plus forte, suis-je si faible ?

— Ce n’est pas de la faiblesse, Armelle, fit-il, c’est de l’humilité devant la nature, devant la beauté de l’univers, devant la gloire du passé, devant l’infini. Et cette faiblesse-là nous fortifie, Armelle.

Un nuage couvrit la lune. L’espace s’emplit d’ombre et d’angoisse. Leur poitrine se serra dans une attente anxieuse de vie et de joie.

Puis, de nouveau, la lumière resplendit,