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ARMELLE ET CLAUDE

ne l’eût prolongée. Tout au plus s’étaient-ils intéressés aux dolmens de Locmariaquer, aux remparts de Vannes, aux tours d’Elven. Et cependant il leur semblait que le bienfait de la douce minute se renouvelait indéfiniment.

— Aucune femme, disait Claude, ne m’apporta ce que vous m’apportez, Armelle, le bien-être de vivre et le charme tranquille d’une présence.

À peine ainsi, de temps à autre, une phrase énonçait-elle leur béatitude. Ils savaient que de regarder silencieusement les forêts et les horizons suffisait à entretenir leur alliance, car la nature les entourait, et chaque heure les fondait un peu plus en elle.

Au déclin du jour ils arrivèrent à l’emplacement où jadis eut lieu le combat des Trente. Une pyramide de granit marque le centre d’une pelouse circulaire ceinte d’un double rang de sapins farouches. Sur leurs bras raidis, les arbres de mort tendent autour de la salle des voiles de ver-