Page:Leblanc - 813, paru dans Le Journal, du 5 mars au 24 mai 1910.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il sortit.

Lupin prit un cigare sur la table et se jeta dans un fauteuil.

— À la bonne heure ! J’aime infiniment cette façon d’agir. C’est franc et catégorique.

Le comte avait fait entrer ses hommes. Il dit à Lupin :

— En marche !

Lupin alluma son cigare et ne bougea pas.

— Liez-lui les mains, fit le comte.

Et lorsque l’ordre fut exécuté, il répéta :

— Allons, en marche !

— Non.

— Comment, non ?

— Je réfléchis.

— À quoi ?

— À l’endroit où peut se trouver cette cachette.

Le comte sursauta. Et Lupin ricanait :

— Car c’est ce qu’il y a de plus joli dans l’aventure, je n’ai pas la plus petite idée sur cette fameuse cachette ni sur les moyens de la découvrir. Hein ! qu’en dites-vous, mon cher Waldemar ? Elle est drôle, celle-la… pas la plus petite idée…


Chapitre IV

Les Lettres de l’empereur


I


Les ruines de Veldenz, bien connues de tous ceux qui visitent les bords du Rhin et de la Moselle, comprennent les vestiges de l’ancien château féodal construit en 1277 par l’archevêque de Fistingen, et, près d’un énorme donjon éventré par les troupes de Turenne, les murs intacts d’un vaste palais de la Renaissance, où les grands-ducs de Deux-Ponts habitaient depuis trois siècles.