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— Monsieur le sous-chef de la Sûreté, je vous donne le mandat de perquisitionner vous-même dans l’hôtel de la villa Dupont… vous me rendrez compte demain du résultat de votre perquisition.

M. Weber haussa de nouveau les épaules, et, sans relever l’impertinence de Lupin :

— J’ai des choses plus urgentes…

— Monsieur le sous-chef de la Sûreté, il n’y a rien de plus urgent. Si vous tardez, tous mes plans sont à l’eau. Le vieux Steinweg ne parlera jamais.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il sera mort de faim si d’ici un jour, deux jours au plus, vous ne lui apportez pas de quoi manger.


III


— Très grave… très grave… murmura M. Formerie après une minute de réflexion. Malheureusement…

Il sourit.

— Malheureusement, votre révélation est entachée d’un gros défaut.

— Ah ! lequel ?

— C’est que tout cela, monsieur Lupin, n’est qu’une vaste fumisterie… Allons, ne vous fâchez pas… Que voulez-vous ? Je commence à connaître vos trucs, et plus ils me paraissent obscurs, plus je me défie.

— Idiot, grommela Lupin.

M. Formerie se leva.

— Voilà qui est fait. Comme vous voyez, ce n’était qu’un interrogatoire de pure forme, la mise en présence des deux duellistes. Maintenant, les épées sont engagées, il ne nous manque plus que le témoin obligatoire de ces passes d’armes, votre avocat.

— Bah ! est-ce indispensable ?

— Indispensable.

— Faire travailler un des maîtres du barreau en vue de débats aussi… problématiques ?

— Qui vous parle d’un maître du barreau ?

— En effet, un noble inconnu me suffira. Quelque vague stagiaire à qui mon choix vaudra l’immortalité.