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comment aurait-il eu le loisir, d’abord de déplacer tous ces objets, et ensuite de les replacer derrière lui. Tiens, voici un volet hors d’usage qui n’a aucune raison sérieuse d’être accroché au mur par un clou. Écarte-le.

Gourel obéit.

Derrière le volet, le mur était creusé. À la clarté de la lanterne, ils virent un souterrain qui s’enfonçait.


IV


— Je ne me trompais pas, dit M. Lenormand, la communication est de date récente. Tu vois, ce sont des travaux faits à la hâte et pour une durée d’ailleurs limitée… Pas de maçonnerie… De place en place deux madriers en croix et une solive qui sert de plafond, et c’est tout. Ça tiendra ce que ça tiendra, mais toujours assez pour le but qu’on poursuit, c’est-à-dire…

— C’est-à-dire quoi, chef ?

— Eh bien, d’abord pour permettre les allées et venues entre Gertrude et ses complices… et puis, un jour, un jour prochain, l’enlèvement ou plutôt la disparition totale, miraculeuse, incompréhensible de Mme Kesselbach.

Ils avançaient. avec précaution pour ne pas heurter certaines poutres dont la solidité ne semblait pas inébranlable. À première vue, la longueur du tunnel était de beaucoup supérieure aux cinquante mètres tout au plus qui séparaient le pavillon de l’enceinte du jardin. Il devait donc aboutir assez loin des murs et au delà d’un chemin qui longeait le domaine.

— Nous n’allons pas du côté de Villeneuve et de l’étang, par ici ? demanda Gourel.

— Du tout, juste à l’opposé, affirma M. Lenormand.