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“813”
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— Introduisez M. Gérard Baupré.

Et s’adressant à Philippe :

— Passe dans ce cabinet, écoute et ne bouge pas.

Resté seul, le prince murmura :

— Comment hésiterais-je ? C’est le destin qui l’envoie, celui-là…

Quelques minutes après, entrait un grand jeune homme blond, mince, au visage amaigri, au regard fiévreux, et qui se tint sur le seuil, embarrassé, hésitant, dans l’attitude d’un mendiant qui voudrait tendre la main et qui n’oserait pas.

La conversation fut courte.

— C’est vous, M. Gérard Baupré ?

— Oui… oui… c’est moi.

— Je n’ai pas l’honneur…

— Voilà monsieur… voilà… on m’a dit…

— Qui, on ?

— Un garçon d’hôtel qui prétend avoir servi chez vous…

— Enfin, bref…

— Eh bien…

Le jeune homme s’arrêta, intimidé, bouleversé par l’attitude hautaine du prince. Celui-ci s’écria :

— Cependant, monsieur, il serait peut-être nécessaire…

— Voilà, monsieur… on m’a dit que vous étiez très riche et généreux… Et j’ai pensé qu’il vous serait possible…

Il s’interrompit, incapable de prononcer la parole de prière et d’humiliation.

Sernine s’approcha de lui.

— Monsieur Gérard Baupré, n’avez-vous pas