LE PRINCE
SERNINE À
L’OUVRAGE
I
Un rez-de-chaussée, au coin du boulevard Haussmann et de la rue de Courcelles… C’est là qu’habite le prince Sernine, un des membres les plus brillants de la colonie russe à Paris, et dont le nom revient à chaque instant dans les « Déplacements et Villégiatures » des journaux.
Onze heures du matin. Le prince entre dans son cabinet de travail. C’est un homme de trente-cinq à quarante ans, dont les cheveux châtains se mêlent de quelques fils d’argent. Il a un teint de belle santé, de fortes moustaches, et des favoris coupés très courts, à peine dessinés sur la peau fraîche des joues. Il est correctement vêtu d’une redingote grise qui lui serre la taille, et d’un gilet à dépassant de coutil blanc.
— Allons, dit-il à mi-voix, je crois que la journée va être rude.
Il ouvrit une porte qui donnait dans une grande pièce où quelques personnes attendaient, et il dit :