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“813”
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— Oui, chef.

M. Lenormand s’avança vers Valenglay.

— Monsieur le Président, tout est prêt. Mais j’insiste auprès de vous de la façon la plus pressante pour que vous renonciez à cette arrestation. Elle dérange tous mes plans ; elle peut les faire avorter, et, pour une satisfaction, somme toute minime, elle risque de tout compromettre.

— Monsieur Lenormand, je vous ferai remarquer que vous n’avez plus que quatre-vingts secondes.

Le chef réprima un geste d’agacement, arpenta la pièce de droite et de gauche, en s’appuyant sur sa canne, s’assit d’un air furieux, comme s’il décidait de se taire, puis soudain, prenant son parti :

— Monsieur le Président, la première personne qui entrera dans ce bureau sera celle dont vous avez voulu l’arrestation… contre mon gré, je tiens à bien le spécifier.

— Plus que quinze secondes, Lenormand.

— Gourel… Dieuzy… la première personne, n’est-ce pas ? Monsieur le procureur général, vous avez mis votre signature ?

— Plus que dix secondes, Lenormand.

— Monsieur le Président, voulez-vous avoir l’obligeance de sonner ?

Valenglay sonna.

L’huissier se présenta au seuil de la porte et attendit.

Valenglay se tourna vers le chef.

— Eh bien, Lenormand, on attend vos ordres… Qui doit-on introduire ?

— Personne.