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Gourel enleva l’enveloppe et découvrit un pantalon et une veste en molleton noir, que l’on avait dû, les plis de l’étoffe l’attestaient, empiler hâtivement.

Au milieu, il y avait une serviette toute tachée de sang, et que l’on avait plongée dans l’eau, sans doute, pour détruire la marque des mains qui s’y étaient essuyées.

Dans la serviette, un stylet d’acier, au manche incrusté d’or. Il était rouge de sang, du sang de trois hommes égorgés, en quelques heures, par une main invisible, parmi la foule des trois cents personnes qui allaient et venaient dans le vaste hôtel.

Edwards, le domestique, reconnut aussitôt le stylet comme appartenant à M. Kesselbach. La veille encore, avant l’agression de Lupin, Edwards l’avait vu sur la table.

— Monsieur le directeur, fit le chef de la Sûreté, la consigne est levée. Gourel va donner l’ordre qu’on fasse les portes libres.

— Vous croyez donc que ce Lupin a pu sortir ? interrogea M. Formerie.

— Non. L’auteur du triple assassinat que nous venons de constater est dans l’hôtel, dans une des chambres, ou plutôt mêlé aux voyageurs qui sont dans le hall ou dans les salons. Pour moi, il habitait l’hôtel.

— Impossible ! Et puis, où aurait-il changé de vêtements ? et quels vêtements aurait-il maintenant ?

— Je l’ignore, mais j’affirme.

— Et vous lui livrez passage ? Mais il va s’en aller tout tranquillement, les mains dans ses poches.