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comme Français. Je suis sûr que Votre Majesté comprendra.

L’Empereur fit quelques pas de droite et de gauche. Et il reprit :

— Je voudrais pourtant m’acquitter. J’ai su que les négociations pour le grand-duché de Veldenz étaient rompues.

— Oui, Sire. Pierre Leduc était un imposteur. Il est mort.

— Que puis-je faire pour vous ? Vous m’avez rendu ces lettres… Vous m’avez sauvé la vie… Que puis-je faire ?

— Rien, Sire.

— Vous tenez à ce que je reste votre débiteur ?

— Oui, Sire.

L’Empereur regarda une dernière fois cet homme étrange qui se posait devant lui en égal. Puis il inclina légèrement la tête et, sans un mot de plus, s’éloigna.

— Eh ! la Majesté, je t’en ai bouché un coin, dit Lupin en le suivant des yeux.

Et, philosophiquement :

— Certes, la revanche est mince, et j’aurais mieux aimé reprendre l’Alsace-Lorraine… Mais, tout de même…

Il s’interrompit et frappa du pied.

— Sacré Lupin ! tu seras donc toujours le même, jusqu’à la minute suprême de ton existence, odieux et cynique ! De la gravité, bon sang ! l’heure est venue, ou jamais, d’être grave !

Il escalada le sentier qui conduisait à la chapelle et s’arrêta devant l’endroit d’où le roc s’était détaché.