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“813”

feuille contenait un paquet de lettres dont l’aspect lui était familier, et dont il reconnut aussitôt les écritures diverses.

— Les lettres de l’Empereur ! murmura-t-il. Les lettres au vieux Chancelier !… tout le paquet que j’ai repris moi-même chez Léon Massier et que j’ai donné au comte de Waldemar… Comment se fait-il ?… Est-ce qu’elle l’avait repris à son tour à ce crétin de Waldemar ?

Et, tout à coup, se frappant le front :

— Eh non, le crétin, c’est moi. Ce sont les vraies lettres, celles-là ! Elle les avait gardées pour faire chanter l’Empereur au bon moment. Et les autres, celles que j’ai rendues, sont fausses, copiées par elle évidemment, ou par un complice, et mises à ma portée… Et j’ai coupé dans le pont, comme un bleu ! Fichtre, quand les femmes s’en mêlent…

Il n’y avait plus qu’un carton dans le portefeuille, une photographie. Il regarda. C’était la sienne.

— Deux photographies… Massier et moi, ceux qu’elle aima le plus sans doute… Car elle m’aimait… Amour bizarre, fait d’admiration pour l’aventurier que je suis, pour l’homme qui démolissait à lui seul les sept bandits qu’elle avait chargés de m’assommer. Amour étrange ! je l’ai senti palpiter en elle l’autre jour quand j’ai dit mon grand rêve de toute-puissance ! Là, vraiment, elle eut l’idée de sacrifier Pierre Leduc et de soumettre son rêve au mien. S’il n’y avait pas eu l’incident du miroir, elle était domptée. Mais elle eut peur. Je touchais à la