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Gourel sonna de nouveau furieusement. Rien. Il se disposait à partir quand, soudain, il se baissa et appliqua vivement son oreille contre le trou de la serrure.

— Écoutez… on dirait… mais oui… c’est très net… des plaintes… des gémissements…

Il donna dans la porte un véritable coup de poing.

— Mais, monsieur, vous n’avez pas le droit…

— Je n’ai pas le droit !

Il frappait à coups redoublés, mais si vainement qu’il y renonça aussitôt.

— Vite, vite, un serrurier.

Un des garçons d’hôtel s’éloigna en courant. Gourel allait de droite et de gauche, bruyant et indécis. Les domestiques des autres étages formaient des groupes. Les gens du bureau, de la direction, arrivaient. Gourel s’écria :

— Mais pourquoi n’entrerait-on pas par les chambres contiguës ? Elles communiquent avec l’appartement ?

— Oui, mais les portes de communication sont toujours verrouillées des deux côtés.

— Alors, je téléphone à la Sûreté, dit Gourel, pour qui, visiblement, il n’existait point de salut en dehors de son chef.

— Et au commissariat, observa-t-on.

— Oui, si ça vous plaît, répondit-il du ton d’un monsieur que cette formalité intéresse peu.

Quand il revint du téléphone, le serrurier achevait d’essayer ses clefs. La dernière fit jouer la serrure. Gourel entra vivement.

Aussitôt il courut à l’endroit d’où venaient les plaintes, et se heurta aux deux corps du