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lement, à la façon un peu surannée de certains peintres, col rabattu, cravate flottante à pois blancs sur fond bleu marine.

Le domestique s’éloigna.

— André Beauny, n’est-ce pas ? fit Dolorès.

— Oui, madame.

— Je n’ai pas l’honneur…

— Si, madame. Sachant que j’étais un des amis de Mme d’Ernemont, la grand’mère de Geneviève, vous avez écrit à cette dame, à Garches, que vous désiriez avoir un entretien avec moi. Me voici.

Dolorès se souleva, très émue.

— Ah ! vous êtes…

— Oui.

Elle balbutia :

— Vraiment ? C’est vous ?… Je ne vous reconnais pas.

— Vous ne reconnaissez pas le prince Paul Sernine ?

— Non… Rien n’est semblable… ni le front… ni les yeux… Et ce n’est pas non plus ainsi…

— Que les journaux ont représenté le détenu de la Santé, dit-il en souriant… Pourtant, c’est bien moi.

Un long silence suivit où ils demeurèrent embarrassés et mal à l’aise.

Enfin il prononça :

— Puis-je savoir la raison ?…

— Geneviève ne vous a pas dit ?…

— Je ne l’ai pas vue… Mais sa grand’mère a cru comprendre que vous aviez besoin de mes services…

— C’est cela… c’est cela…

— Et en quoi ?… je suis si heureux…