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“813”

— Oh ! fit Lupin avec épouvante.

— Qu’y a-t-il ? demanda l’Empereur.

— Votre médecin. Sire ! qu’on ne perde pas une minute !

Et s’avançant :

— Parle, Isilda… Tu as vu quelque chose ? Tu as quelque chose à dire ?

La jeune fille s’était arrêtée, les yeux moins vagues, comme illuminés par la douleur. Elle articula des sons, aucune parole.

— Écoute, dit Lupin… réponds oui ou non… un mouvement de tête… Tu l’as vu ? Tu sais où il est ?… Tu sais qui il est ?… Écoute, si tu ne réponds pas…

Il réprima un geste de colère. Mais, soudain, se rappelant l’épreuve de la veille, et qu’elle semblait plutôt avoir gardé quelque mémoire visuelle du temps où elle avait toute sa raison, il inscrivit sur le mur blanc un L et un M majuscules.

Elle tendit les bras vers les lettres et hocha la tête comme si elle approuvait.

— Et après ? fit Lupin… Après !… Écris à ton tour.

Mais elle poussa un cri affreux et se jeta par terre avec des hurlements.

Puis, tout d’un coup, le silence, l’immobilité. Un soubresaut encore. Et elle ne bougea plus.

— Morte ? dit l’Empereur.

— Empoisonnée, Sire.

— Ah ! la malheureuse… Et par qui ?

— Par lui, Sire. Elle le connaissait sans doute. Il aura eu peur de ses révélations.

Le médecin arrivait. L’Empereur lui montra la jeune fille. Puis, s’adressant à Waldemar :