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“813”

Mets-les un peu avant midi… Ne bouge plus… laisse-moi faire…

Il se leva et s’avança vers le cadran, à un pas de distance tout au plus, les yeux fixes, tout son être attentif.

Les douze coups retentirent, douze coups lourds, profonds.

Un long silence. Rien ne se produisit. Pourtant l’Empereur attendait, comme s’il était certain que quelque chose allait se produire. Et Waldemar ne bougeait pas, les yeux écarquillés.

Lupin, qui s’était penché sur le cadran, se redressa et murmura :

— C’est parfait… j’y suis…

Il retourna vers sa chaise et commanda :

— Waldemar, remets les aiguilles à midi moins deux minutes. Ah ! non, mon vieux, pas à rebrousse-poil… dans le sens de la marche… Eh ! oui, ce sera un peu long… mais que veux-tu ?

Toutes les heures et toutes les demies sonnèrent jusqu’à la demie de onze heures.

— Écoute, Waldemar, dit Lupin…

Et il parlait, gravement, sans moquerie, comme ému lui-même et anxieux.

— Écoute, Waldemar, tu vois sur le cadran une petite pointe arrondie qui marque la première heure ? Cette pointe branle, n’est-ce pas ? Pose dessus l’index de la main gauche et appuie. Bien. Fais de même avec ton pouce sur la pointe qui marque la troisième heure. Bien. Avec ta main droite enfonce la pointe de la huitième heure. Bien. Je te remercie. Va t’asseoir, mon cher.