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“813”
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Accroupie devant la cheminée, Isilda lui apparut au milieu des flammes.

— Oh ! la misérable ! proféra Lupin, elle l’a jeté au feu !

Il la repoussa brutalement, voulut prendre le livre et se brûla les mains. Alors, à l’aide des pincettes, il l’attira hors du foyer et le recouvrit avec le tapis de la table pour étouffer les flammes.

Mais il était trop tard. Les pages du vieux manuscrit, toutes consumées, tombèrent en cendres.

II

Lupin la regarda longuement. Le comte dit :

— On croirait qu’elle sait ce qu’elle fait.

— Non, non, elle ne le sait pas. Seulement son grand-père a dû lui confier ce livre comme un trésor, un trésor que personne ne devait contempler, et, dans son instinct stupide, elle a mieux aimé le jeter aux flammes que de s’en dessaisir.

— Et alors ?

— Alors, quoi ?

— Vous n’arriverez pas à la cachette ?

— Ah ! ah ! mon cher comte, vous avez donc un instant envisagé mon succès comme possible ? Et Lupin ne vous paraît plus tout à fait un charlatan ? Soyez tranquille, Waldemar, Lupin a plusieurs cordes à son arc. J’arriverai.

— Avant la douzième heure, demain ?

— Avant la douzième heure, ce soir. Mais