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je résume. Une simple feuille de papier pliée en quatre et dont les plis paraissent tout neufs… Bien… En haut et à droite de cette feuille, ces mots : un mètre soixante-quinze, petit doigt gauche coupé, etc. Oui, c’est le signalement du sieur Pierre Leduc. De l’écriture de Kesselbach, n’est-ce pas ?… Bien… Et au milieu de la feuille ce mot, en lettres capitales d’imprimerie :

apoon

« Marco, mon petit, tu vas laisser le papier tranquille, tu ne toucheras pas à la cassette ni aux diamants… Dans dix minutes j’en aurai fini avec mon bonhomme. Dans vingt minutes je te rejoins… Ah ! à propos, tu m’as envoyé l’auto ? Parfait. À tout à l’heure.

Il remit l’appareil en place, passa dans le vestibule, puis dans la chambre, s’assura que le secrétaire et le domestique n’avaient pas desserré leurs liens et que, d’autre part, ils ne risquaient pas d’être étouffés par leurs bâillons, et il revint vers son prisonnier.

Il avait une expression résolue, implacable.

— Fini de rire, Kesselbach. Si tu ne parles pas, tant pis pour toi. Es-tu décidé ?

— À quoi ?

— Pas de bêtises. Dis ce que tu sais.

— Je ne sais rien.

— Tu mens. Que signifie ce mot Apoon ?

— Si je le savais, je ne l’aurais pas inscrit.

— Soit, mais à qui, à quoi se rapporte-t-il ? Où l’as-tu copié ? D’où cela te vient-il ?

M. Kesselbach ne répondit pas.