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“813”
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Sire. Car nous avons perdu un jour. Et un jour, dans cette affaire c’est un jour de trop… Seulement, voilà, il fallait avoir confiance.

L’Empereur regardait avec une certaine stupeur ce déclassé, ce bandit qui semblait vexé qu’on se méfiât de sa parole.

Sans répondre, il sonna.

— L’officier de service, ordonna-t-il.

Le comte de Waldemar apparut, très pâle.

— Ah ! c’est toi, Waldemar ? Tu es remis ?

— À vos ordres. Sire.

— Prends cinq hommes avec toi, les mêmes puisque tu es sûr d’eux. Tu ne quitteras pas ce monsieur jusqu’à demain matin.

Il regarda sa montre.

— Jusqu’à demain matin, dix heures… Non, je lui donne jusqu’à midi. Tu iras où il lui plaira d’aller, tu feras ce qu’il te dira de faire. Enfin, tu es à sa disposition. À midi, je te rejoindrai. Si, au dernier coup de midi, il ne m’a pas remis le paquet de lettres, tu le remonteras dans ton auto, et, sans perdre une seconde, tu le ramèneras droit à la prison de la Santé.

— S’il cherche à s’évader…

— Arrange-toi.

Il sortit.

Lupin prit un cigare sur la table et se jeta dans un fauteuil.

— À la bonne heure ! J’aime mieux cette façon d’agir. C’est franc et catégorique.

Le comte avait fait entrer ses hommes. Il dit à Lupin :

— En marche !