Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/344

Cette page a été validée par deux contributeurs.
334
“813”

nant le ton impérieux et sec du maître qui est chez lui, et qui s’adresse à un inférieur — et quel inférieur ! un escroc, un aventurier de la pire espèce, devant lequel il avait été contraint de s’humilier !

— Les papiers, répéta-t-il.

Lupin ne se démonta pas. Il dit calmement :

— Ils sont dans le château de Veldenz.

— Nous sommes dans les communs du château de Veldenz.

— Les papiers sont dans ces ruines.

— Allons-y. Conduisez-moi.

Lupin ne bougea pas.

— Eh bien ?

— Eh bien ! Sire, ce n’est pas aussi simple que vous le croyez. Il faut un certain temps pour mettre en jeu les éléments nécessaires à l’ouverture de cette cachette.

— Combien d’heures vous faut-il ?

— Vingt-quatre.

Un geste de colère, vite réprimé :

— Ah ! il n’avait pas été question de cela entre nous.

— Rien n’a été précisé, Sire… cela pas plus que le petit voyage que Sa Majesté m’a fait faire entre six gardes du corps. Je dois remettre les papiers, voilà tout.

— Et moi je ne dois vous donner la liberté que contre la remise de ces papiers.

— Question de confiance, Sire. Je me serais cru tout aussi engagé à rendre ces papiers si j’avais été libre, au sortir de prison, et Votre Majesté peut être sûre que je ne les aurais pas emportés sous mon bras. L’unique différence, c’est qu’ils seraient déjà en votre possession,