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“813”

— Pourquoi résisterais-je, doux Teuton ? ricana Lupin.

Et il ajouta tandis qu’on lui liait les mains :

— Il est vraiment curieux de voir comme les gens prennent des précautions quand c’est inutile, et n’en prennent pas quand il le faut. Que diable peut vous faire cette auto ? Des complices à moi ? Quelle idée !

Sans répondre, l’Allemand donnait des ordres au mécanicien :

— À droite !… Ralentis… Laisse-les passer… S’ils ralentissent aussi, halte !

Mais à son grand étonnement, l’auto semblait au contraire redoubler de vitesse. Comme une trombe elle passa devant la voiture, dans un nuage de poussière.

Debout, à l’arrière de la voiture qui était en partie découverte, on distingua la forme d’un homme vêtu de noir.

Il leva le bras.

Deux coups de feu retentirent.

Le comte, qui masquait toute la portière gauche, s’affaissa dans la voiture.

Avant même de s’occuper de lui, les deux compagnons sautèrent sur Lupin et achevèrent de le ligoter.

— Gourdes ! Butors ! cria Lupin qui tremblait de rage… Lâchez-moi au contraire ! Allons, bon, voilà qu’on arrête ! Mais triples idiots, courez donc dessus… Rattrapez-le !… C’est l’homme noir… l’assassin… Ah ! les imbéciles…

On le bâillonna. Puis on s’occupa du comte. La blessure ne paraissait pas grave et l’on eût vite fait de la panser. Mais le malade, très