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“813”

avec tant d’efforts et tant d’obstination… Minute historique née de son cerveau, et où son « humble personnalité », quoi qu’il en dît, pesait lourdement sur le sort des empires et sur la paix du monde…

En face, dans l’ombre, César méditait.

Qu’allait-il dire ? Quelle solution allait-il donner au problème ?

Il marcha en travers de la cellule, pendant quelques instants qui parurent interminables à Lupin.

Puis il s’arrêta et dit :

— Il y a d’autres conditions ?

— Oui, Sire, mais insignifiantes.

— Lesquelles ?

— J’ai retrouvé le fils du grand-duc de Deux-Ponts-Veldenz. Le grand-duché lui sera rendu.

— Et puis ?

— Il aime une jeune fille, qui l’aime également, la plus belle et la plus vertueuse des femmes. Il épousera cette jeune fille.

— Et puis ?

— C’est tout.

— Il n’y a plus rien ?

— Rien. Il ne reste plus à Votre Majesté qu’à faire porter cette lettre au directeur du Grand Journal pour qu’il détruise, sans le lire, l’article qu’il va recevoir d’un moment à l’autre.

Lupin tendit la lettre, le cœur serré, la main tremblante. Si l’Empereur la prenait, c’était la marque de son acceptation.

L’Empereur hésita, puis d’un geste furieux, il prit la lettre, remit son chapeau, s’enveloppa dans son vêtement, et sortit sans un mot.