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détruits, pour permettre à Arsène Lupin de continuer ses exploits… Non, mais pourquoi ne me demandez-vous pas l’Alsace et la Lorraine ?

— J’y ai pensé, Sire, dit Lupin.

L’étranger redoubla d’allégresse.

— Admirable ! Et vous m’avez fait grâce ?

— Pour cette fois, oui.

Lupin s’était croisé les bras. Lui aussi s’amusait à exagérer son rôle, il continua avec un sérieux affecté :

— Il peut se produire un jour une série de circonstances telles que j’aie entre les mains le pouvoir de réclamer et d’obtenir cette restitution. Ce jour-là, je n’y manquerai certes pas. Pour l’instant, les armes dont je dispose m’obligent à plus de modestie. La paix du Maroc me suffit.

— Rien que cela ?

— Rien que cela.

— Le Maroc contre votre liberté ?

— Pas davantage… ou plutôt, car il ne faut pas perdre absolument de vue l’objet même de cette conversation, ou plutôt : un peu de bonne volonté de la part de l’un des deux grands pays en question… et, en échange, l’abandon des lettres qui sont en mon pouvoir.

— Ces lettres !… Ces lettres !… murmura l’étranger avec irritation… Après tout, elles ne sont peut-être pas d’une valeur…

— Il en est de votre main, Sire, et auxquelles vous avez attribué assez de valeur pour venir à moi jusque dans cette cellule.

— Eh bien ! qu’importe ?