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“813”
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— Hein ! votre liberté… mais je ne puis rien… Cela regarde votre pays… la justice… Je n’ai aucun pouvoir.

Lupin s’approcha et, baissant encore la voix :

— Vous avez tout pouvoir, Sire… Ma liberté n’est pas un événement si exceptionnel qu’on doive vous opposer un refus.

— Il me faudrait donc la demander ?

— Oui.

— À qui ?

— À Valenglay, président du Conseil des ministres.

— Mais M. Valenglay lui-même, ne peut pas plus que moi…

— Il peut m’ouvrir les portes de cette prison.

— Ce serait un scandale.

— Quand je dis : ouvrir… entr’ouvrir me suffirait… On simulerait une évasion, le public s’y attend tellement qu’il n’exigerait aucun compte.

— Soit… soit… Mais jamais M. Valenglay ne consentira…

— Il consentira.

— Pourquoi ?

— Parce que vous lui en exprimerez le désir.

— Mes désirs ne sont pas des ordres pour lui.

— Non, mais une occasion d’être agréable à l’Empereur en les réalisant. Et Valenglay est trop politique…

— Allons donc, vous croyez que le gouvernement français va commettre un acte aussi arbitraire pour la seule joie de m’être agréable ?

— Cette joie ne sera pas la seule.