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Les minutes passaient.

Il se mit à rire.

— Tu espères bien que l’expédition ratera, et qu’on n’ouvrira pas le coffre ?… Possible, mon vieux. Mais alors il faudra me payer mon dérangement. Je ne suis pas venu ici pour voir la tête que tu fais sur un fauteuil… Les diamants, puisque diamants il y a… Sinon, l’enveloppe de maroquin… Le dilemme est posé…

Il consulta sa montre.

— Une demi-heure… Bigre !… Le destin se fait tirer l’oreille… Mais ne rigole donc pas, monsieur Kesselbach. Foi d’honnête homme, je ne rentrerai pas bredouille… Enfin !

C’était la sonnerie du téléphone. Lupin s’empara vivement du récepteur, et changeant le timbre de sa voix, imitant les intonations rudes de son prisonnier :

— Oui, c’est moi, Rudolf Kesselbach… Ah ! bien, mademoiselle, mettez-moi en communication… C’est toi, Marco ?… Parfait… Ça s’est bien passé ?… À la bonne heure… Pas d’accrocs ?… Compliments, l’enfant… Alors, qu’est-ce qu’on a ramassé ? La cassette d’ébène… Pas autre chose ? aucun papier ?… Tiens, tiens !… Et dans la cassette ?… Sont-ils beaux, ces diamants ?… Parfait… parfait… Une minute, Marco, que je réfléchisse… tout ça, vois-tu… si je te disais mon opinion… Tiens, ne bouge pas reste à l’appareil…

Il se retourna :

— Monsieur Kesselbach, tu y tiens à tes diamants ?

— Oui.

— Tu me les rachèterais ?