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“813”

moyens trop psychologiques… Il est hors de doute que je m’illusionne sur la valeur et sur la portée de mes armes… Et pourtant…

L’espoir lui revenait. Il pesait ses chances. Elles lui semblaient soudain réelles et formidables. Le fait allait se produire ainsi qu’il l’avait prévu, et pour les raisons mêmes qu’il avait escomptées. C’était inévitable…

Oui, inévitable. À moins, toutefois, que Sholmès ne trouvât la cachette…

Et de nouveau, il pensait à Sholmès, et de nouveau un immense découragement l’accablait.

Le dernier jour…

Il se réveilla tard, après une nuit de mauvais rêves.

Il ne vit personne, ce jour-là, ni le juge d’instruction, ni son avocat.

L’après-midi se traîna, lent et morne, et le soir vint, le soir ténébreux des cellules… Il eut la fièvre. Son cœur dansait dans sa poitrine comme une bête affolée.

Et les minutes passaient, irréparables…

À neuf heures, rien. À dix heures, rien.

De tous ses nerfs, tendus comme la corde d’un arc, il écoutait les bruits indistincts de la prison, tâchait de saisir à travers ces murs inexorables tout ce qui pouvait sourdre de la vie extérieure.

Oh ! comme il eût voulu arrêter la marche du temps, et laisser au destin un peu plus de loisirs !

Mais à quoi bon ! Tout n’était-il pas terminé ?

— Ah ! s’écria-t-il, je deviens fou. Que tout