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binaisons qui eussent germé dans son cerveau.

Et trois jours plus tard, paraissaient dans le Grand Journal, ces quelques lignes :

« En dehors des mémoires de Bismarck, qui, d’après les gens bien informés, ne contiennent que l’histoire officielle des événements auxquels fut mêlé le grand Chancelier, il existe une série de lettres confidentielles d’un intérêt considérable.

« Ces lettres ont été retrouvées. Nous savons de bonne source qu’elles vont être publiées incessamment. »

On se rappelle le bruit que souleva dans le monde entier cette note énigmatique, les commentaires auxquels on se livra, les suppositions émises, en particulier les polémiques de la presse allemande. Qui avait inspiré ces lignes ? De quelles lettres était-il question ? Quelles personnes les avaient écrites au Chancelier, ou qui les avait reçues de lui ? était-ce une vengeance posthume ? ou bien une indiscrétion commise par un correspondant de Bismarck ?

Une seconde note fixa l’opinion sur certains points, mais en la surexcitant d’étrange manière.

Elle était ainsi conçue :

« Santé-Palace, cellule 14, 2e  division.

« Monsieur le Directeur du Grand Journal.

« Vous avez inséré dans votre numéro de mardi dernier un entrefilet rédigé d’après quelques mots qui m’ont échappé l’autre soir, au cours d’une conférence que j’ai faite à la Santé sur la politique étrangère. Cet entrefilet, véridique en ses parties essentielles, nécessite