On frappa à l’autre porte, du côté de Steinweg. Lupin cria :
— Un peu de patience, j’aurai fini dans cinq minutes.
Il dit au vieillard d’un ton impérieux :
— Sois tranquille, et continue… Alors, selon toi, l’expédition du grand-duc et de son domestique au château de Veldenz n’avait d’autre but que de cacher ces papiers ?
— Le doute n’est pas admissible.
— Soit. Mais le grand-duc a pu les retirer, depuis.
— Non, il n’a pas quitté Dresde jusqu’à sa mort.
— Mais les ennemis du grand-duc, ceux qui avaient tout intérêt à les reprendre et à les anéantir, ceux-là ont pu les chercher là où ils étaient, ces papiers ?
— Leur enquête les a menés en effet jusque-là.
— Comment le sais-tu ?
— Vous comprenez bien que je ne suis pas resté inactif, et que mon premier soin, quand ces révélations m’eurent été faites, fut d’aller à Veldenz et de me renseigner moi-même dans les villages voisins. Or j’appris que, deux fois déjà, le château avait été envahi par une douzaine d’hommes venus de Berlin et accrédités auprès des régents.
— Eh bien ?
— Eh bien ! ils n’ont rien trouvé, car, depuis cette époque, la visite du château n’est pas permise.
— Mais qui empêche d’y pénétrer ?
— Une garnison de cinquante soldats qui veillent jour et nuit.