— Mieux encore ! s’écria Steinweg.
— Quoi ?
— Un document ! un document écrit de sa main, signé de sa signature et qui contient…
— Qui contient ?
— La liste des papiers secrets qui lui furent confiés.
— En deux mots ?…
— En deux mots, c’est impossible. Le document est long, entremêlé d’annotations, de remarques quelquefois incompréhensibles. Que je vous cite seulement deux titres qui correspondent à deux liasses de papiers secrets ; « Lettres originales du Kronprinz à Bismarck. » Les dates montrent que ces lettres furent écrites pendant les trois mois de règne de Frédéric III. Pour imaginer ce que peuvent contenir ces lettres, rappelez-vous la maladie de Frédéric III, ses démêlés avec son fils…
— Oui… oui… je sais… et l’autre titre ?
— « Photographies des lettres de Frédéric III et de l’impératrice Victoria à la reine Victoria d’Angleterre… »
— Il y a cela ?… il y a cela ?… fit Lupin, la gorge étranglée.
— Écoutez les annotations du grand-duc : « Texte du traité avec l’Angleterre et la France. » Et ces mots un peu obscurs : « Alsace-Lorraine… Colonies… Limitation navale… »
— Il y a cela, bredouilla Lupin… Et c’est obscur, dis-tu ? Des mots éblouissants, au contraire !… Ah ! est-ce possible !…
Du bruit à la porte. On frappa.
— On n’entre pas, dit-il, je suis occupé…