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à un exercice machinal, tout en assouplissant ses muscles par des flexions mécaniques. Lupin ne cessait de songer à ses affaires.

Le grondement des verrous, le fracas de la serrure…

— Ah ! c’est vous, excellent geôlier. Est-ce la minute de la toilette suprême, la coupe de cheveux qui précède la grande coupe finale ?

— Non, fit l’homme.

— L’instruction, alors ? La promenade au Palais ? Ça m’étonne, car ce bon M. Formerie m’a prévenu ces jours-ci que, dorénavant, et par prudence, il m’interrogerait dans ma cellule même — ce qui, je l’avoue, contrarie mes plans.

— Une visite pour vous, dit l’homme d’un ton laconique.

— Ça y est, pensa Lupin.

Et tout en se rendant au parloir, il se disait :

— Nom d’un chien, si c’est ce que je crois, je suis un rude type ! En quatre jours, et du fond de mon cachot, avoir mis cette affaire-là debout, quel coup de maître !

Munis d’une permission en règle, signée par le Directeur de la première division à la Préfecture de police, les visiteurs sont introduits dans les étroites cellules qui servent de parloirs. Ces cellules, coupées au milieu par deux grillages, que sépare un intervalle de cinquante centimètres, ont deux portes, qui donnent sur deux couloirs différents. Le détenu entre par une porte, le visiteur par l’autre. Ils ne peuvent donc ni se toucher, ni parler à voix