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“813”

Cette première séance était terminée. En descendant l’escalier de la Souricière, entre les deux Doudeville, le détenu articula, par petites phrases impératives :

— Qu’on surveille la maison de Geneviève… quatre hommes à demeure… Mme Kesselbach aussi… elles sont menacées. On va perquisitionner villa Dupont… soyez-y. Si l’on découvre Steinweg, arrangez-vous pour qu’il se taise… un peu de poudre, au besoin.

— Quand serez-vous libre, patron ?

— Rien à faire pour l’instant… D’ailleurs, ça ne presse pas… Je me repose.

En bas, il rejoignit les gardes municipaux qui entouraient la voiture.

— À la maison, mes enfants, s’exclama-t-il, et rondement. J’ai rendez-vous avec moi à deux heures précises.

Le trajet s’effectua sans incident.

Rentré dans sa cellule, Lupin écrivit une longue lettre d’instructions détaillées aux frères Doudeville et deux autres lettres.

L’une était pour Geneviève.

« Geneviève, vous savez qui je suis maintenant, et vous comprendrez pourquoi je vous ai caché le nom de celui qui, par deux fois, vous emporta toute petite, dans ses bras.

« Geneviève, j’étais l’ami de votre mère, ami lointain dont elle ignorait la double existence, mais sur qui elle croyait pouvoir compter. Et c’est pourquoi, avant de mourir, elle m’écrivait quelques mots et me suppliait de veiller sur vous.

« Si indigne que je sois de votre estime,