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avec tout son flair, ne finisse par le découvrir… auquel cas…

— On le découvrira, monsieur Lupin, s’écria le juge d’instruction… Je m’en charge et j’avoue que la confrontation entre vous et lui ne sera pas banale.

Il s’esclaffait, jouait du tambour sur la table.

— Que c’est amusant ! Ah ! on ne s’ennuie pas avec vous. Ainsi, vous seriez M. Lenormand, et c’est vous qui auriez fait arrêter votre complice Marco !

— Parfaitement ! Ne fallait-il pas faire plaisir au président du Conseil et sauver le Cabinet ? Le fait est historique.

M. Formerie se tenait les côtes.

— Ah ! ça, c’est à mourir ! Dieu, que c’est drôle ! La réponse fera le tour du monde. Et alors, selon votre système, c’est avec vous que j’aurais fait l’enquête du début au Palace, après l’assassinat de M. Kesselbach ?…

— C’est bien avec moi que vous avez suivi l’affaire du diadème quand j’étais duc de Charmerace[1], riposta Lupin d’une voix sarcastique.

M. Formerie tressauta, toute sa gaieté abolie par ce souvenir odieux. Subitement grave, il prononça :

— Donc, vous persistez dans ce système absurde ?

— J’y suis obligé parce que c’est la vérité. Il vous sera facile, en prenant le paquebot pour la Cochinchine, de trouver à Saïgon les preuves de la mort du véritable M. Lenormand,

  1. Arsène Lupin, quatre actes.