Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.
“813”
229

Une sueur le glaçait. Il songeait à Geneviève emprisonnée, sans secours, puisque le baron, seul, connaissait sa retraite.

Distinctement il entendit que les agents ouvraient la petite porte dérobée du vestibule. Distinctement, il les entendit qui descendaient l’escalier de service.

Il n’était plus séparé d’eux que par une porte, celle de la salle basse où il se trouvait. Il la verrouilla au moment même où les agresseurs empoignaient le loquet.

La trappe était ouverte à côté de lui… C’était le salut possible, puisqu’il y avait encore la seconde issue.

— Non, se dit-il, Geneviève d’abord. Après, si j’ai le temps, je songerai à moi…

Et, s’agenouillant, il posa la main sur la poitrine du baron.

Le cœur palpitait encore.

Il s’inclina davantage :

— Tu m’entends, n’est-ce pas ?

Les paupières battirent faiblement.

Il y avait un souffle de vie dans le moribond. De ce semblant d’existence, pouvait-on tirer quelque chose ?

La porte, dernier rempart, fut attaquée par les agents.

Sernine murmura :

— Je te sauverai… j’ai des remèdes infaillibles… Un mot, seulement… Geneviève ?…

On eût dit que cette parole d’espoir suscitait de la force. Altenheim essaya d’articuler.

— Réponds, exigeait Sernine, réponds et je