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“813”

comment sait-il ? Eh ! non, il ne sait pas… Voilà deux fois qu’il tente l’aventure et c’est pour Geneviève, parce qu’il s’est pris de béguin pour elle… Oh ! cela non, jamais ! écoute, Victoire… Tu es sûre qu’elle ne l’aime pas ?… Ah ça ! mais je perds la tête ! Voyons… voyons… il faut que je réfléchisse ce n’est pas le moment…

Il consulta sa montre.

— Une heure trente-cinq, j’ai le temps… Imbécile ! le temps de quoi faire ? Est-ce que je sais où elle est ? Il allait et venait, comme un fou, et sa vieille nourrice semblait stupéfaite de le voir aussi agité, aussi peu maître de lui.

— Après tout, dit-elle, rien ne prouve qu’elle n’ait pas flairé le piège, au dernier instant…

— Où serait-elle ?

— Je l’ignore peut-être chez Mme Kesselbach…

— C’est vrai, c’est vrai, tu as raison, s’écria-t-il, plein d’espoir soudain.

Et il partit en courant vers la maison de Retraite.

Sur la route, près de la porte, il rencontra les frères Doudeville qui entraient chez la concierge, dont la loge avait vue sur la route, ce qui leur permettait de surveiller les abords des Glycines. Sans s’arrêter, il alla droit au pavillon de l’Impératrice, appela Suzanne, et se fit conduire chez Mme Kesselbach.

— Geneviève ? dit-il.

— Geneviève ?

— Oui, elle n’est pas venue ?

— Non, voici même plusieurs jours.