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“813”

la cuisine, attablés, il se glissa hors du placard et se mit à inspecter le lit et la muraille à laquelle ce lit était adossé.

— Bizarre, dit-il, vraiment bizarre… Il n’y a rien là de particulier. Le lit n’a aucun double fond… Dessous, pas de trappe. Voyons la chambre voisine. 

Doucement, il passa à côté. C’était une pièce vide, sans aucun meuble.

— Ce n’est pas là que gîte le vieux… Dans l’épaisseur de ce mur ? Impossible, c’est plutôt une cloison, très mince. Sapristi ! Je n’y comprends rien, moi. 

Pouce par pouce, il interrogea le plancher, le mur, le lit, perdant son temps à des expériences inutiles. Décidément, il y avait là un truc, fort simple peut-être, mais que, pour l’instant, il ne saisissait pas.

— À moins que, se dit-il, Altenheim n’ait positivement déliré… C’est la seule supposition acceptable. Et, pour la vérifier, je n’ai qu’un moyen, c’est de rester. Et je reste. Advienne que pourra.

De crainte d’être surpris, il réintégra son repaire et n’en bougea plus, rêvassant et sommeillant, tourmenté, d’ailleurs, par une faim violente.

Et le jour baissa. Et l’obscurité vint.

Altenheim ne rentra qu’après minuit. Il monta dans sa chambre, seul cette fois, se dévêtit, se coucha, et, aussitôt, comme la veille, éteignit l’électricité.

Même attente anxieuse. Même petit grincement inexplicable. Et, de sa même voix railleuse Altenheim articula :