sans le moindre ornement. La porte se referma derrière lui avec un bruit sourd, et, quel que fût son courage indomptable, il n’en eut pas moins une impression pénible à se sentir seul, environné d’ennemis, dans cette prison isolée.
— Vous annoncerez le prince Sernine.
Le salon était proche. On l’y fit entrer aussitôt.
— Ah ! vous voilà, mon cher prince, fit le baron en venant au-devant de lui… Eh bien ! figurez-vous… Dominique, le déjeuner dans vingt minutes… D’ici là qu’on nous laisse. Figurez-vous, mon cher prince, que je ne croyais pas beaucoup à votre visite.
— Ah ! pourquoi ?
— Dame, votre déclaration de guerre, ce matin, est si nette que toute entrevue est inutile.
— Ma déclaration de guerre ?
Le baron déplia un numéro du Grand-Journal et signala du doigt un article ainsi conçu :
Communiqué.
« La disparition de M. Lenormand n’a pas été sans émouvoir Arsène Lupin. Après une enquête sommaire, et, comme suite à son projet d’élucider l’affaire Kesselbach, Arsène Lupin a décidé qu’il retrouverait M. Lenormand, vivant ou mort, et qu’il livrerait à la justice le ou les auteurs de cette abominable série de forfaits. »
— C’est bien de vous, ce communiqué, mon cher prince ?
— C’est de moi, en effet.
— Par conséquent, j’avais raison, c’est la guerre.