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“813”

Elle l’entraînait dehors et elle marchait très agitée.

— Du calme, Geneviève…

— C’est l’homme qui a voulu m’enlever… Sans ce pauvre M. Lenormand, j’étais perdue… Voyons, vous devez savoir, vous qui savez tout…

— Alors, son vrai nom ?

— Ribeira.

— Vous êtes sûre ?

— Il a eu beau changer sa tête, son accent, ses manières, je l’ai deviné tout de suite, à l’horreur qu’il m’inspire. Mais je n’ai rien dit… jusqu’à votre retour.

— Vous n’avez rien dit non plus à Mme Kesselbach ?

— Rien. Elle paraissait si heureuse de retrouver un ami de son mari. Mais vous lui en parlerez, n’est-ce pas ? Vous la défendrez… Je ne sais ce qu’il prépare contre elle, contre moi… Maintenant que M. Lenormand n’est plus là, il ne craint plus rien, il agit en maître. Qui est-ce qui pourrait le démasquer ?

— Moi. Je réponds de tout. Mais pas un mot à personne.

Ils étaient arrivés devant la loge des concierges.

La porte s’ouvrit.

Le prince dit encore :

— Adieu, Geneviève, et surtout soyez tranquille. Je suis là.

Il ferma la porte, se retourna et, tout de suite, eut un léger mouvement de recul.

En face de lui, se tenait, la tête haute, les épaules larges, la carrure puissante, l’homme au monocle, le baron Altenheim.