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— Trois fois, et elle doit le retrouver aujourd’hui chez Mme Kesselbach à qui elle l’a présenté, selon tes ordres. Seulement, je te dirai que ce Pierre Leduc ne me dit pas grand-chose, à moi. Geneviève aurait plutôt besoin de trouver quelque bon garçon de sa classe. Tiens, l’instituteur.

— Tu es folle ! Geneviève épouser un maître d’école !

— Ah ! si tu considérais d’abord le bonheur de Geneviève…

— Flûte, Victoire. Tu m’embêtes avec tous tes papotages. Est-ce que j’ai le temps de faire du sentiment ? Je joue une partie d’échecs, et je pousse mes pièces sans me soucier de ce qu’elles pensent. Quand j’aurai gagné la partie, je m’inquiéterai de savoir si le cavalier Pierre Leduc et la reine Geneviève ont un cœur.

Elle l’interrompit.

— Tu as entendu ? un coup de sifflet…

— Ce sont les deux Doudeville. Va les chercher, et laisse-nous.

Dès que les deux frères furent entrés, il les interrogea avec sa précision habituelle :

— Je sais ce que les journaux ont dit sur la disparition de Lenormand et de Gourel. En savez-vous davantage ?

— Non. Le sous-chef, M. Weber, a pris l’affaire en main. Depuis huit jours nous fouillons le jardin de la maison de retraite et l’on n’arrive pas à s’expliquer comment ils ont pu disparaître. Tout le service est en l’air… On n’a jamais vu ça… un chef de la Sûreté qui disparaît, et sans laisser de trace !

— Les deux servantes ?