une fois traversée la première couche de ciment et de pierres, il trouva la terre molle.
— À l’ouvrage ! s’écria-t-il.
— Je veux bien, chef, mais expliquez-moi…
— C’est tout simple, il s’agit de creuser, autour de ce pilier, un passage de trois ou quatre mètres de long qui rejoindra le tunnel au-delà de la porte et nous permettra de filer.
— Mais il faudra des heures, et pendant ce temps l’eau monte.
— Éclaire-moi, Gourel.
— Dans vingt minutes, une demi-heure au plus, elle atteindra nos pieds.
— Éclaire-moi, Gourel.
L’idée de M. Lenormand était juste et, avec un peu d’effort, en attirant à lui et en faisant tomber dans le tunnel la terre qu’il attaquait d’abord avec l’instrument, il ne tarda pas à creuser un trou assez grand pour s’y glisser.
— À mon tour, chef ! dit Gourel.
— Ah ! ah ! tu reviens à la vie ? Bien, travaille… Tu n’as qu’à te diriger sur le contour du pilier.
À ce moment l’eau montait jusqu’à leurs chevilles. Auraient-ils le loisir d’achever l’œuvre commencée ?
À mesure qu’on avançait elle devenait plus difficile, car la terre remuée les encombrait davantage, et, couchés à plat ventre dans le passage, ils étaient obligés à tout instant de ramener les décombres qui l’obstruaient.
Au bout de deux heures, le travail en était peut-être aux trois quarts, mais l’eau recouvrait leurs jambes. Encore une heure, elle gagnerait l’orifice du trou qu’ils creusaient.