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— Chef… chef… balbutia Gourel, d’une voix étranglée…

— Eh bien ?

— Vous avez les pieds dans l’eau.

— Allons donc !… Tiens oui… Ma foi, que veux-tu !… on se séchera au soleil.

— Mais vous ne voyez donc pas ?

— Quoi ?

— Mais ça monte, chef, ça monte…

— Qu’est-ce qui monte ?

— L’eau…

M. Lenormand sentit un frisson qui lui courait sur la peau. Il comprenait tout d’un coup. Ce n’était pas des infiltrations fortuites, mais une inondation habilement préparée et qui se produisait mécaniquement, irrésistiblement, grâce à quelque système infernal.

— Ah ! la fripouille, grinça-t-il… Si jamais je le tiens, celui-là !

— Oui, oui, chef, mais il faut d’abord se tirer d’ici, et pour moi…

Gourel semblait complètement abattu, hors d’état d’avoir une idée, de proposer un plan.

M. Lenormand s’était agenouillé sur le sol et mesurait la vitesse avec laquelle l’eau s’élevait. Un quart de la première porte à peu près était couvert, et l’eau s’avançait jusqu’à mi-distance de la seconde porte.

— Le progrès est lent, mais ininterrompu, dit-il. Dans quelques heures, nous en aurons par-dessus la tête.

— Mais c’est effroyable, chef, c’est horrible, gémit Gourel.

— Ah ! dis donc, tu ne vas pas nous embêter