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t-il… de véritables tiraillements… Ah ça ! mais j’ai faim ! tout simplement… je meurs de faim ! Quelle heure est-il donc ?

Sa montre marquait sept heures vingt, mais il se rappela qu’il ne l’avait pas remontée. La montre de Gourel ne marchait pas davantage. Celui-ci cependant s’étant réveillé sous l’action des mêmes souffrances d’estomac, ils estimèrent que l’heure du déjeuner devait être largement dépassée, et qu’ils avaient déjà dormi une partie du jour.

— J’ai les jambes tout engourdies, déclara Gourel… et les pieds comme s’ils étaient dans de la glace… Quelle drôle d’impression !

Il voulut se frictionner et reprit :

— Tiens, mais ce n’est pas dans la glace qu’ils étaient mes pieds, c’est dans l’eau… Regardez, chef… Du côté de la première porte c’est une véritable mare…

— Des infiltrations, répondit M. Lenormand. Remontons vers la seconde porte, tu te sécheras…

— Mais qu’est-ce que vous faites donc, chef ?

— Crois-tu que je me laisserai enterrer vivant dans ce caveau ?… Ah ! non, je ne suis pas encore d’âge… Puisque les deux portes sont fermées, tâchons de traverser les parois.

Une à une il détachait les pierres qui faisaient saillie à hauteur de sa main, dans l’espoir de pratiquer une autre galerie qui s’en irait en pente jusqu’au niveau du sol. Mais le travail était long et pénible, car, en cette partie du souterrain, les pierres étaient cimentées.