Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.
“813”
167

— Rien à faire !

— Comment, chef, rien à faire ? En ce cas, nous sommes fichus ?

— Ma foi, dit-il…

Ils retournèrent à l’autre porte, puis revinrent à la première. Elles étaient toutes deux massives, en bois dur, renforcées par des traverses somme toute indestructibles.

— Il faudrait une hache, dit le chef de la Sûreté… ou tout au moins un instrument sérieux… un couteau même, avec lequel on essaierait de découper l’emplacement probable du verrou… Et nous n’avons rien…

Il eut un accès de rage subit, et se rua contre l’obstacle, comme s’il espérait l’abolir. Puis, impuissant, vaincu, il dit à Gourel :

— Écoute, nous verrons ça dans une heure ou deux… Je suis éreinté, je vais dormir… Veille, pendant ce temps-là… Et si l’on venait nous attaquer…

— Ah ! si l’on venait, nous serions sauvés, chef, s’écria Gourel en homme qu’eût soulagé la bataille, si inégale qu’elle fût.

M. Lenormand se coucha par terre. Au bout d’une minute il dormait. Quand il se réveilla, il resta quelques secondes indécis, sans comprendre, et il se demandait aussi quelle était cette sorte de souffrance qui le tourmentait.

— Gourel, appela-t-il… Eh bien ! Gourel ?

N’obtenant pas de réponse, il fit jouer le ressort de sa lanterne, et il aperçut Gourel à côté de lui qui dormait profondément.

— Qu’est-ce que j’ai à souffrir ainsi ? pensa-