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chés sur lui, attendaient anxieusement sa réponse.

— Non, fit-il… je ne vois pas…

— Cherchez bien, reprit le chef de la Sûreté… le prénom et le nom de l’assassin ont comme initiale un L et un M.

— Un L, répéta-t-il… je ne vois pas… un L… un M…

— Oui, les lettres sont en or et marquent le coin d’un étui à cigarettes qui appartenait à l’assassin.

— Un étui à cigarettes ? fit Steinweg avec un effort de mémoire.

— En acier bruni… et l’un des compartiments intérieurs est divisé en deux parties, la plus petite pour le papier à cigarettes, l’autre pour le tabac…

— En deux parties, en deux parties, redisait Steinweg, dont les souvenirs semblaient réveillés par ce détail. Ne pourriez-vous me montrer cet objet ?

— Le voici, ou plutôt en voici une reproduction exacte, dit Lenormand en lui donnant un étui à cigarettes.

— Hein ! Quoi !… fit Steinweg en prenant l’étui.

Il le contemplait d’un œil stupide, l’examinait, le retournait en tous sens, et soudain il poussa un cri, le cri d’un homme que heurte une effroyable idée. Et il resta là, livide, les mains tremblantes, les yeux hagards.

— Parlez, mais parlez donc, ordonna M. Lenormand.

— Oh ! fit-il, comme aveuglé de lumière, tout s’explique…