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Au mur, il y avait un appareil téléphonique. Il décrocha le récepteur.

— Allô… C’est pour M. Kesselbach… l’appartement 415… C’est cela… Mademoiselle, veuillez demander la Préfecture de police… Service de la Sûreté… J’ai le numéro… une seconde… Ah ! voilà… c’est le numéro 822. 48… J’attends à l’appareil.

Une minute après, il reprenait :

— Le 822.48 ? Je voudrais dire quelques mots à M. Lenormand, le chef de la Sûreté. C’est de la part de M. Kesselbach… Allô ? Mais oui, M. le chef de la Sûreté sait de quoi il s’agit. C’est avec son autorisation que je téléphone… Ah ! il n’est pas là… À qui ai-je l’honneur de parler ? M. Gourel, inspecteur de police… Mais il me semble, monsieur Gourel, que vous assistiez, hier, à mon entrevue avec M. Lenormand… Eh bien ! monsieur, le même fait s’est reproduit aujourd’hui. On a pénétré dans l’appartement que j’occupe. Et si vous veniez dès maintenant, vous pourriez peut-être découvrir, d’après les indices… D’ici une heure ou deux ? Parfaitement… Vous n’aurez qu’à vous faire indiquer l’appartement 415. Encore une fois, merci !

De passage à Paris, Rudolf Kesselbach, le roi du diamant, comme on l’appelait — ou, selon son autre surnom, le Maître du Cap, — le multi-millionnaire Rudolf Kesselbach (on estimait sa fortune à plus de cent millions), occupait depuis une semaine, au quatrième étage du Palace-Hôtel, l’appartement 415, composé de trois pièces, dont les deux plus