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“813”

jours. L’affaire Kesselbach serait poursuivie par le sous-chef de la Sûreté, M. Weber, l’ennemi personnel de M. Lenormand.

« Bref, c’est le désordre, l’anarchie.

« En face, Lupin, c’est-à-dire la méthode, l’énergie, l’esprit de suite.

« Notre conclusion ? Elle sera brève. Lupin enlèvera son complice aujourd’hui, 31 mai, ainsi qu’il l’a prédit. »

Cette conclusion, que l’on retrouvait dans toutes les autres feuilles, c’était celle également que le public avait adoptée. Et il faut croire que la menace n’avait pas été non plus sans porter en haut lieu, car le préfet de Police, et, en l’absence de M. Lenormand, soi-disant malade, le sous-chef de la Sûreté, M. Weber, avaient pris les mesures les plus rigoureuses, tant au Palais de Justice qu’à la prison de la Santé où se trouvait le prévenu.

Par pudeur on n’osa point suspendre, ce jour-là, les interrogatoires quotidiens de M. Formerie, mais, de la prison au boulevard du Palais, une véritable mobilisation de forces de police gardait les rues du parcours.

Au grand étonnement de tous, le 31 mai se passa et l’évasion annoncée n’eut pas lieu.

Il y eut bien quelque chose, un commencement d’exécution qui se traduisit par un embarras de tramways, d’omnibus et de camions au passage de la voiture cellulaire, et le bris inexplicable d’une des roues de cette voiture. Mais la tentative ne se précisa point davantage.

C’était donc l’échec. Le public en fut presque déçu, et la police triompha bruyamment.

Or, le lendemain, samedi, un bruit incroyable