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— Où allez-vous ?

— Prendre l’air. J’ai le cœur qui chavire.

Dehors il respira longuement, puis il alluma une autre cigarette.

— Bonne journée, murmura-t-il. Un peu chargée, un peu fatigante, mais féconde, vraiment féconde. Me voici l’ami de Dolorès Kesselbach. Me voici l’ami de Geneviève. Je me suis confectionné un nouveau Pierre Leduc fort présentable et entièrement à ma dévotion. Et enfin, j’ai trouvé pour Geneviève un mari comme on n’en trouve pas à la douzaine. Maintenant, ma tâche est finie. Je n’ai plus qu’à recueillir le fruit de mes efforts. À vous de travailler, monsieur Lenormand. Moi, je suis prêt.

Et il ajouta, en songeant au malheureux mutilé qu’il avait ébloui de ses promesses :

— Seulement… il y a un seulement… j’ignore tout à fait ce qu’était ce Pierre Leduc dont j’ai octroyé généreusement la place à ce bon jeune homme. Et ça, c’est embêtant… Car, enfin, rien ne me prouve que Pierre Leduc n’était pas le fils d’un charcutier !…