Chez lui il demanda la communication de Neuilly, téléphona ses instructions à celui de ses amis qu’il appelait le Docteur, puis s’habilla.
Il dîna au cercle de la rue Cambon, passa une heure à l’Opéra, et remonta dans son automobile.
— À Neuilly, Octave. Nous allons chercher le Docteur. Quelle heure est-il ?
— Dix heures et demie.
— Fichtre ! Active !
Dix minutes après, l’automobile s’arrêtait à l’extrémité du boulevard Inkermann, devant une villa isolée. Au signal de la trompe, le Docteur descendit. Le prince lui demanda :
— L’individu est prêt ?
— Empaqueté, ficelé, cacheté.
— En bon état ?
— Excellent. Si tout se passe comme vous me l’avez téléphoné, la police n’y verra que du feu.
— C’est son devoir. Embarquons-le.
Ils transportèrent dans l’auto une sorte de sac allongé qui avait la forme d’un individu, et qui semblait assez lourd.
Et le prince dit :
— À Versailles, Octave, rue de la Vilaine, devant l’hôtel des Deux-Empereurs.
— Mais c’est un hôtel borgne, fit remarquer le Docteur, je le connais.
— À qui le dis-tu ? Et la besogne sera dure, pour moi du moins… Mais sapristi, je ne donnerais pas ma place pour une fortune ! Qui donc prétendait que la vie est monotone ?