Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

branches fixées à la fourche, glissait sans secousse vers sa demeure.

Et moi je le poussais vaillamment, une des mains au guidon, l’autre aux ressorts de la selle. Et je ne manquais pas de suer à grosses gouttes.

Denis Guilbain est un excellent garçon, travailleur, exact, consciencieux, dévoué, sans défaut, me semble-t-il.

Et la meilleure preuve de l’estime où je le tiens, c’est que, l’an dernier, ayant acheté une automobile, je le fis placer dans un garage, et qu’après quatre mois d’apprentissage il est entré chez moi à titre de mécanicien.

Ce n’est pas pour dire qu’il faut voler pour être un honnête homme, et je ne conseille à personne d’attendre, pour engager un mécanicien, qu’il s’en présente un au coin de quelque bois… Mais cependant… enfin, quoi ! que voulez-vous de plus ?… Je Suis enchanté de lui.

Maurice LEBLANC.