Page:Lebesgue - Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, 1928.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
CHAPITRE IV.

tions relatives, à et à . Soit un intervalle intervenant dans , je dis que sa contribution dans n’est pas inférieure à sa contribution dans . Cela est évident si ne contient qu’un nombre fini de points de  ; s’il en contient un nombre infini mais seulement un nombre fini de points de , on raisonnera comme nous venons de le faire, il y a un instant. De là on passera au cas où n’aurait qu’un nombre fini de points dans , etc.

Finalement on conclut : . Donc , et, puisque tend vers (fini ou non) quand tend vers zéro, notre proposition est démontrée.

On pourra préciser l’énoncé de cette proposition comme nous l’avons fait (p. 53) lorsqu’il ne s’agissait que de variations calculées à l’aide d’un nombre fini de points de division.

La série étant convergente, la série , étendue à tous les intervalles contigus à , est absolument convergente et, par un raisonnement analogue aux précédents, on vérifiera que sa somme est égale à l’accroissement de dans l’intervalle considéré[1]. On peut donc parler de la somme de ses termes positifs et de la somme de ses termes négatifs, ces deux sommes tendent vers et quand tend vers zéro.

Il est important de remarquer qu’on ne peut pas remplacer l’ensemble réductible par un ensemble non dense quelconque sans que certaines des propriétés précédentes cessent d’être vraies. Soit, en effet, la fonction définie par

,

quand

,

où les sont égaux à 0 ou à 2. appartient alors à l’ensemble . On vérifie immédiatement que, pour les deux extrémités d’un

  1. La notation suppose que les intervalles contigus ont été numérotés. Cela est possible d’une infinité de manières, mais aucune ne s’impose. De sorte que les termes de notre série ne sont pas, en réalité, rangés dans un ordre déterminé ; la série ne peut donc être convergente que si elle est absolument convergente.

    Nous retrouverons ce fait dans la suite pour toutes les séries de nombres attachés aux intervalles contigus à un ensemble.