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CHAPITRE IV.

de nombres tendant vers une limite, finie ou non, qui est au moins égale au nombre dont on est parti. On peut donc dire que la variation totale de est la limite supérieure de l’ensemble des nombres [1].

On voit aussi très simplement que, dans les définitions précédentes, on peut remplacer par

,

est l’oscillation de dans , les extrémités comprises.

À cause de cette propriété, quelques auteurs appellent les fonctions qui nous occupent fonctions à oscillation totale finie ; l’oscillation totale étant la limite supérieure des .

Une fonction à variation bornée est intégrable ; elle est, en effet, à oscillation moyenne nulle, puisque cette oscillation est le quotient par de la limite, quand tend vers zéro, de

,

étant l’oscillation totale de .

L’intégrabilité résulte aussi de cette proposition évidente : les points en lesquels une fonction à variation bornée a une oscillation supérieure à sont en nombre fini et, par suite, forment bien un groupe intégrable.

Choisissons des nombres , , …, qui tendent vers zéro en décroissant. Les points en lesquels l’oscillation est supérieure à sans être supérieure à sont en nombre fini ; faisons varier , nous voyons qu’une fonction à variation bornée a au plus une infinité dénombrable de points de discontinuité.

La réciproque n’est pas vraie ; il existe même des fonctions continues à variation non bornée.

L’oscillation d’une somme étant, dans un intervalle quelconque, au plus égale à la somme des oscillations de et dans cet intervalle, l’oscillation totale de est, au plus, la somme des oscillations totales de et . Donc la somme de deux fonctions à variation bornée est une fonction à variation bornée.

  1. Et non plus la limite supérieure d’indétermination de la limite des nombres .